Michaël Sacchi : « J’ai toujours été là, même quand ça craignait »
Michaël Sacchi et Globul sont les garants de l’emblématique et atypique Rockerill. Une aventure incroyable pour les propriétaires. Une seconde vie pour un lieu plein d’histoire..
Michaël Sacchi et son acolyte Globul s’emparaient du Rockerill en 2005. Cette ancienne usine, aujourd’hui, devenue un lieu culturel immanquable de la région. « On venait faire des rave party et des expos ici. On passait par les fenêtres pour entrer dans la salle. Au départ, il n’y avait aucune organisation et puis, petit à petit, nous nous sommes mis aux normes. J’organisais des expositions depuis environ 5 ans quand j’ai eu envie de me poser. Il y avait les usines juste en face de chez moi et elles offraient un cadre idéal pour les artistes », nous explique Michaël Sacchi.
Un équipement, certes, rudimentaire au départ mais qui n’a pas empêché le succès du Rockerill. « On est parti de rien. Quand nous avons commencé on avait un frigo, deux bacs de bières, une brouette,… À l’époque, on ne parlait pas encore de friche industrielle. Ce n’est qu’après qu’on s’est rendu compte de l’importance de ce patrimoine. C’est un lieu plein de souvenirs pour les ouvriers qui ont travaillé ici. Certains sont d’ailleurs revenus visiter leur ancien lieu de travail. C’est toute leur existence qui a été marquée par l’usine ». Et celui qui se qualifie comme l’homme à tout faire du Rockerill est un pur produit du Pays Noir : « Je suis né à Charleroi et j’ai vécu presque toute ma vie à Marchienne. J’habitais à la rue Thomas Bonehill du même nom que le fondateur de la Providence. La boucle est bouclée ! J’ai aussi pas mal de souvenirs dans des établissements comme le café ‘Le ring’, la friterie ‘Chez Gaston’ ou encore au ‘Backstage’ à Charleroi. J’ai toujours été là, même quand Charleroi craignait ».
Pourtant, aujourd’hui, la ville a changé. Et pour Michaël Sacchi, ce qui lui manque est très simple : « Un vie de quartier. Faire revivre le commerce c’est une chose, mais Charleroi a besoin de voir arriver de nouveaux habitants. Liège, Paris et Bruxelles sont de bons exemples : chaque quartier vit, il y a de la proximité et pas besoin de forcément se rendre dans le centre pour faire une sortie ».
Et même si Charleroi est de plus en plus mise en valeur, lui fréquentait déjà les incontournables de la culture carolo : « Je n’ai pas attendu le renouveau de Charleroi pour me rendre dans les divers lieux culturels de la ville ».
Je suis fier d’être carolo parce que… « Je suis Carolo. Si je n’étais pas content de Charleroi, je n’y vivrais plus »
Manon Roossens